Nina

Faut-il le rappeler, la vie d'une réprouvée est toujours tumultueuse. Je m'en vais raconter la mienne.

Je suis née humaine, poesia est mon prénom, le troisième soir de pleine lune d'une douce nuit d'été. Dans le château, de nos jours en ruine, du mont altérac. Autrefois, ce château, appartenait à mon oncle du cinquième degré, seigneur de cette humble province. Il avait accueilli ma mère en ces lieux, dans l'espoir de faire de moi, si je naissais garçon, un futur chevalier. La menace des ogres, qui n'habitaient pas deux lieues du château se faisait grandissante aussi acceptait-il volontier la compagnie d'hommes et de femmes pour oublier les menaces de ces voisins trop souvent présents.
Le château de mon oncle me rappelle d'agréables souvenirs d'enfance, aussi devisais-je souvent avec quelques notables de la ville, et aidais à chercher de l'approvisionnement auprès de la citée balnéaire southshore.

Ce fut à mon cinquième solstice que je fus baptisée. La neige, cette année là avait totalement fondu, et le blanc qui recouvrait les champs alentours s'était transformé en un magnifique vert, une prairie immense verdoyant qui réchauffait mes joues encore rouges de l'hiver passé. D'aussi loin que je me souvienne c'est le plus ancien souvenir qu'il me reste de la forteresse de mon oncle.

Les années passent et l'on me trouve un remarquable sens de dévotion et un certain talent dans la magie, bien sure ce ne sont que des bases. C'est donc à mon septième anniversaire que l'abbé de la cour me proclame dame de l'église. J'apprends à ses côtés l'art de soigner. Et à contrôler tant bien que mal l'énergie qui afflue en moi.

Les attaques des ogres se font de plus en plus menaçantes. D'autant plus que certains ont commencé à apprendre le maniement de la magie. Et ne se contentent plus de frapper à coups de masse. L'immonde magie des ogres térasse uns à uns les plus solides guerriers de ma contrée. C'est au bout de cinq longues années que mon oncle décide d'abandonner le château. Les ogres ont établit un siège autour des remparts. C'est une nuit d'automne que le chef des ogres Mug'thol parvient à pénétrer dans l'enceinte du château. Les combats font rages au sein du château, et femmes et enfants ne sont pas épargnés. Je parvins à m'échapper avec une poignée de survivants fuyant le combat.

Notre course nous mena jusqu'à southshore pour demander de l'aide mais il était bien trop tard le chateau était perdu.

Moultes et moultes aventuriers ont tenté de reprendre le château, mais en vain. La montagne leur appartient désormais.


J'ai grandi à southshore, appris l'art de la couture et du maniement des armes. A mes seize années l'on me recommanda de partir pour la noble citée de stormwind. Pour parfaire mes connaissances. C'est alors que je m'en allais vers la capitale des humains disait-on, pourquoi celle des humains? A part les ogres et les humains y avait-il d'autres races vivantes dans Azeroth?

Stormwind était magnifique, une ville de pierre où petits hommes chétifs et grands êtres aux longues oreilles se promenaient aux côtés de ma race. Je fis la connaissance de dame laurena qui m'enseigna les arts sacré.

De la forêt d'elwin aux terres ingrates, en passant par marécages et jungles, Long fut mon apprentissage et pénibles mes aventures. Mais j'avais fait le serment de regagner le donjon de mon oncle, devais-je sombrer dans le côté de l'ombre, aucun soin n'était dorénavant de mon ressort. Malgré les conseils avisés mais pacifiques des habitants de southshore, je m'en allais vers le château crushridge, où je pris plaisir à étaler au sol les plus coriaces des ogres. Le souffle chaud et puant de leur narines n'atteignait pas mes talons tant leur mort était rapide. Le sourire aux lèvres je repris le donjon, et pris le plaisir de me faire supplier par le nouveau maître des lieu afin que je l'achève tant, au contraire des autres, son agonie était lente. Je ne repris pas le château en ma possession la soif de vengeance était étanchée. Je repris la route, avec en mon souvenir le gout du sang.

Quelques temps après je recevais une lettre de la grande prêtresse pour me rendre directement en sa cathédrale. Mon initiative n'avais pas plu à stormwind, les ogres survivant avait demandé aide aux réprouvés de la région qui avaient organisé un raid sur southshore et à moitié détruit la ville. Afin de punir ma fougue et l'oubli de mes tâches primordiales : le soin, on m'envoya dans une mystérieuse contrée où le soleil ne disparaissait jamais. Tanaris fut ma dernière région. Après maintes batailles contre les cousins des elfs pour racheter mes fautes, je fus chassée de gadgetzan pour avoir tenté de frapper un troll darkspear. C'est que les clans sont si identiques... Enfin, le désert était devant moi. Tentant de retrouver un peu de fraicheur tout au sud est des tanaris. Je m'écroulais lamentablement près d'une grève (certains me diront qu'il s'agit du rivage brisesud, je leur répondrait "surement?")..


Passent les jours et passent les semaines, je reste vivante malgré tout. Allongé sur le sable, totalement desséchée. Et longtemps restais éveillée, pour enfin sombrer dans un sommeil éternel.

Ainsi mourut Dame poesia. D'ailleurs dans le royaume kirin thor, si vous avez la chance de la voir se connecter vous verrez qu'elle est exactement là où je l'ai conté. Couchée sur le sable.


Je me réveillais enfin, accablée par une fraicheur morbide et une odeur nauséabonde. Ce fut une tête sans machoire qui se posa sur moi me sourit, enfin essaya, et me tendit une dague à peine aiguisée. "Tu es une réprouvée dorénavant". Je n'avais jamais entendu cette langue et pourtant comprenais toute sa signification. Je suis une morte vivante du clan des réprouvés. Et mon nouveau nom est nina.
Très souvent accompagnée par mon amie namï j'aide les races hordeuses à soigner le fléau de leurs terres.

Pour combler ma faute je me livre sans fin à des actes sacrés (même si je n'ai pas totalement renié l'ombre ^^). Tiraillée entre la rage de m'être vu abandonnée par mes semblables et attaché encore à la culture humaine, vous ne verrez jamais Nina tuer un humain, sauf si sa vie en dépend.. et encore. Je me suis déjà sentie obligée de rajouter de la vie, voire de soigner, un humain...

Ainsi est faite ma vie. Dame sylvanas vous n'êtes pas mon maître. Je survis en ce monde déchirée, entre la vie que je hais et la mort qui me sourit.
Mon âme appartient désormais à la horde. Et ceci pour toujours dorénavant.

Tel est le malheur de dame Poesia.